Suite logique dans le parcours du traducteur freelance débutant, la question des programmes de TAO se pose assez rapidement.
TAO, qu’est-ce que c’est ?
Les outils de TAO (traduction assistée par ordinateur) sont des programmes destinés à aider les traducteurs dans leur travail. SDL Trados, Wordfast, OmegaT… il y a l’embarras du choix. Je vous invite d’ailleurs à lire le comparatif rédigé par l’agence de traduction Traducteo sur les principaux programmes qui existent sur le marché (http://goo.gl/rRJVr9).
TAO, à quoi ça sert ?
Pour les non-initiés, n’allez pas croire qu’il s’agit de programmes de traduction automatique comme ceux qu’on peut trouver sur Internet et dont les traductions sont quelques fois douteuses. Les logiciels de TAO sont des supports informatiques destinés à aider le traducteur dans son travail (mais entendons-nous bien, c’est toujours le traducteur qui traduit).
Ces logiciels fonctionnent comme des mémoires de traduction, créées et compilées par le traducteur. Evidemment, chaque logiciel a ses propres spécificités et une interface qui lui est propre mais globalement, ils fonctionnent tous plus ou moins de la même manière. Le programme découpe votre texte de départ (langue source) en segments (= des unités de traduction) que vous traduisez dans la langue d’arrivée (on parle de langue cible). Il enregistre vos traductions au fur et à mesure que votre travail progresse. Une fois vos mémoires de traduction constituées, le programme va analyser les segments à traduire dans un nouveau texte et les comparer à ceux qui ont été intégrés dans la mémoire. S’il trouve une correspondance (identique ou similaire) entre le segment à traduire et ceux qui sont stockés dans la mémoire, il vous propose une traduction en vous précisant le pourcentage de correspondance.
TAO, avantages ?
Evidemment, ces programmes auront plus ou moins d’utilité selon le type de textes que vous traduisez : si vous traduisez des textes plutôt répétitifs, les mémoires de traduction vous permettront de gagner du temps en automatisant vos traductions.
Vous gagnerez également en cohérence car vous aurez la certitude de toujours traduire les mêmes phrases de la même manière.
Par contre, si vous travaillez plutôt dans le domaine rédactionnel, il est peu probable que vous ayez des segments répétitifs dans vos textes.
Les programmes de TAO proposent aussi des outils terminologiques, qui vous permettent de compiler vos propres lexiques selon les domaines.
Autre avantage, ils prennent généralement en charge plusieurs formats de fichiers et vous permettent de mettre en page vos traductions comme le texte original.
TAO, inconvénients ?
Passons maintenant aux inconvénients. Le premier (et non des moindres) est sans nul doute le coût ! Evidemment, les prix varient selon le programme et certains (comme OmegaT) sont gratuits. SDL Trados reste sans conteste le leader du marché et peut-être aussi le plus cher. Comptez entre 400 et 800 euros de manière général pour un logiciel de TAO. C’est un fameux budget c’est sûr. Il faut donc voir si ce type de programme est réellement nécessaire et s’il peut rapidement être amorti.
Autre inconvénient, l’aspect technique parfois complexe. En effet, ces programmes nécessitent une certaine habilité et si, comme moi, vous n’êtes pas vraiment adepte de la technologie, ce n’est pas gagné. Mais comme le dit le proverbe, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron »… il en va de même pour dompter les logiciels de TAO. Bref, comprendre tous les rouages de ces programmes vous prendra du temps et c’est parfois ce dont on manque le plus dans le métier.
TAO, une obligation ?
Certains traducteurs connaissent de brillantes carrières sans jamais investir dans des programmes de TAO. C’est une question de choix me direz-vous !
Pas forcément… le traducteur se trouve parfois contraint d’investir dans un logiciel de TAO pour gagner/garder des clients. Et par clients j’entends ici les agences de traduction.
En effet, les agences demandent souvent au traducteur freelance de travailler avec des logiciels de TAO. Pourquoi ça ? C’est un peu le principe du donnant-donnant : le traducteur se voit confier une mission de traduction pour laquelle il est rémunéré et l’agence, elle, paie le traducteur en fonction de ce qu’il traduit réellement. En effet, elles fournissent généralement leurs propres mémoires de traduction au traducteur et ne paient que pour les segments réellement traduits.
Conclusion
Selon moi, le traducteur peut très bien se passer de ce type de programmes (et beaucoup le font d’ailleurs). Force est de constater que ce sont souvent les clients qui les exigent. Evidemment ces programmes ont leur utilité et permettent de gagner un temps précieux. Tout dépend du type de traduction et du type de clients que l’on vise.
Alors... TAO or not TAO, that’s the question !