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Le foisonnement, késako?

Le terme « foisonnement » désigne le « fait de se développer fortement, de proliférer » (source : Larousse).

 

Dans le domaine de la traduction, ce terme est également bien connu : il désigne l’augmentation (ou la réduction) de la longueur du texte cible (texte dans la langue d’arrivée, c’est-à-dire après traduction) par rapport au texte source (texte dans la langue d’origine).

 

On l’exprime à l’aide d’un pourcentage que l’on appelle « coefficient de foisonnement ». Ce taux varie selon la langue : par exemple, il est de 20 % entre l’anglais/le néerlandais et le français. Autrement dit, le français utilisera, en moyenne, 20 % de mots en plus que l’anglais ou le néerlandais pour dire la même chose.

 

Cela peut évidemment poser des problèmes au traducteur lorsqu’il doit respecter un certain nombre de caractères pour la mise en page. Il est très difficile de respecter le même nombre de caractères pour un texte rédigé en anglais ou en néerlandais et sa traduction en français. En effet, la langue française a tendance à utiliser plus de mots que ses homologues germaniques pour exprimer une même idée. Il ne faut pas oublier que la traduction est, avant tout l’art de traduire des idées et non pas uniquement des mots. Une traduction se doit d’être compréhensible, grammaticalement correcte et fluide. Il y a donc toute une série de contraintes linguistiques à respecter. Sans oublier que certains types de textes sont plus sujets aux figures de style, aux jeux de mots, etc.

 

C’est aussi la raison pour laquelle les traducteurs facturent souvent au mot source : il est, en effet, plus facile pour le traducteur et le client de se baser sur le texte source pour établir un devis qu’attendre que la traduction soit réalisée et avoir de mauvaises surprises au moment du décompte final. Certains traducteurs appliquent un coefficient de foisonnement par défaut dans leurs offres de prix. Personnellement, je trouve cela compliqué et je n’ai pas envie de pénaliser le client sous prétexte que le français utilise plus de mots que l’anglais ou le néerlandais. C’est bien sûr une question de choix.

 

Par ailleurs, certains projets de traduction nécessitent parfois de prendre en compte d’autres facteurs que le nombre de mots uniquement et il est alors préférable de facturer à l’heure ou au forfait.

 

Bref, vous l’aurez compris, il n’est parfois pas évident de respecter une mise en page identique pour des textes rédigés dans des langues différentes. En tant que traducteur, il faut donc parfois collaborer avec les graphistes pour trouver la meilleure solution qui convienne à tout le monde.